mercredi 16 novembre 2011

La question qui tue ...


Il est 10h30, je trempe ma troisième tranche de pain brioché dans mon bol, et la mère de Mr D. ne peut plus se retenir. Elle lâche enfin la question qui lui a donné une insomnie la veille et peut-être aussi quelques nuits précédant notre arrivée : 

"Et sinon, vous comptez faire un bébé bientôt ?"

Jusque là, c'est encore du classique belle-mère, mais je me crispe déjà, sachant tout le flot de questions qui suivront (vous essayez ? comment ? et votre appartement ? il est pas trop petit ? etc etc). Tous les deux, nous piquons du nez en bredouillant des vagues : "oui, oui, un de ces jours... ". Mais Bonne Maman a beaucoup trop envie de partager notre désir d'enfant et d'en discuter avec nous. Elle nous demande alors si nous laissons faire la nature, ce qui est la façon pudique de savoir si nous avons arrêté la contraception. Bon, c'est ma limite. La conception et les essais de bébé font partie de mon jardin secret, et je lui dit gentiment : "C'est un peu intime, Bonne Maman".

Résultat : elle le prend très mal, comme une attaque personnelle, se sent rejetée. Trois jours après, elle appelle son fils à 9h du matin parce qu'elle ne l'a toujours pas digéré. J'espère que cela ne lui a pas donné 3 nuits d'insomnies.

Franchement, il n'y a qu'une personne qui sait que j'ai arrêté la pilule depuis un mois et demi, c'est une amie très chère qui me connaît depuis 15 ans. Je n'en ai pas parlé à ma mère. Je veux le garder pour nous deux. Pour moi, cette attente et ce suspense appartiennent au couple. Pas question qu'on me scrute en se demandant si nous y sommes arrivés. Et Bonne Maman est la dernière personne à qui je souhaite parler de mes dates d'ovulation, ni de mon activité sexuelle intensive avec monsieur son fils !

(Image : Rose Mc Gowan dans "Planet Terreur" de Roberto Rodriguez)

Rendez-vous sur Hellocoton !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire