jeudi 24 novembre 2011

En attendant de ne pas être une mère parfaite ...

Mr D. croit dur comme fer que nous avons déjà fabriqué une petite crevette lors de notre premier mois d'essai. Pour moi qui trépigne déjà depuis pas mal de temps pour commencer les essais bébé, ce n'est pas facile de résister à la tentation de partir dans son fantasme. Je préfère me persuader qu'il nous faudra au moins 6 mois comme les statistiques le déclarent. Mais c'est décidé, pour mon prochain cycle, je m'y prendrai moins à la louche : je prendrai ma température et ferai pipi sur des tests d'ovulation, histoire d'être sure que je produise bien un oeuf. A nous de le transformer en crevette !

Alors en attendant tout ça, je me suis dit que cela ne ferait de mal à personne de préparer le terrain pour la suite. Je me suis offert le désormais classique "Comment ne pas être une mère parfaite" de Libby Purves. Je dois dire qu'elle m'a bien fait rigoler en dédramatisant beaucoup d'aspects de la vie parentale.
Ce manuel de survie à l'usage des jeunes mères propose une étude ethnologique de leurs bébé jusqu'à l'âge de 3 ans. Si le nouveau-né est une créature bohème aux relents tyranniques, l'enfant de 2 ans  entre dans "l'âge des tornades" qui rappelle à Purves les excentricités d'un ami de fac vaguement fêlé. Citation : "Pendant 10 ans, j'ai vécu entourée de gens rationnels et civilisés; je n'avais donc, pour me préparer à vivre avec un enfant de 2 ans, que le souvenir des petites bizarreries de Guy. On ne rencontre que très rarement chez les adultes ces colères insensées, ce charme irrésistible, ces sautes d'humeur qui caractérisent un enfant de 2 ans."

Au lieu de nous farcir l'esprit avec le stade anal, l'âge du "non", l'œdipe ou la diététique appliquée au nourrisson, elle préfère rassembler des conseils efficaces pour gérer les situations du quotidien : voyages et déplacements, travail à l'extérieur ou à la maison, comment convaincre l'enfant de prendre un bain, de ne pas attraper les objets dangereux ou cesser de houspiller le chat.

Globalement, son livre propose des manière de continuer à vivre "avec" l'enfant et non "par" l'enfant.  Éviter les croisades inutiles qui rendent tout le monde misérable permet de trouver un terrain où la mère et l'enfant sont heureux. En ce qui concerne les premiers mois de l'enfant, elle conseille  par exemple de ne pas trop se crisper et de prendre la vie comme elle vient. Mieux vaut prendre parti de la vie de bohème du nourrisson que de subir sa tyrannie : "Un nouveau-né est une créature impulsive, qui a besoin d'une mère décontractée, vaguement hippie, qui est ravie d'aller se coucher à une heure du matin, de déjeuner à des heures différentes tous les jours, de ne jamais savoir l'heure qu'il est , et de ne prendre aucun rendez-vous à l'extérieur". Pourtant elle nous raconte durant de longs chapitres comment elle a trimballé son fils, nourrisson, à travers toute l'Angleterre pour les diverses émissions de radio qu'elle enregistrait. (Je dois saluer son courage d'avoir réussi à concilier ainsi sa vie professionnelle et maternelle) !

Son sens pratique m'a souvent fait sourire; voici mes préférés: 
  • Parmi les vertus cités pour l'allaitement maternel figure l'odeur du caca  des bébé au sein, et le fait que c'est super pratique pour partir en week-end faire de la voile.
  • Vous avez des nausées matinales et avez vomi votre déjeuner : prenez un autre déjeuner !
  • Comment habiller votre enfant : en body/pyjama ou en petit(e) bonhomme(femme) ? Mieux vaut le vêtir comme"un être humain. C'est plus facile d'avoir affaire à une vraie personne quand on vous vomit dessus".
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mercredi 16 novembre 2011

La question qui tue ...


Il est 10h30, je trempe ma troisième tranche de pain brioché dans mon bol, et la mère de Mr D. ne peut plus se retenir. Elle lâche enfin la question qui lui a donné une insomnie la veille et peut-être aussi quelques nuits précédant notre arrivée : 

"Et sinon, vous comptez faire un bébé bientôt ?"

Jusque là, c'est encore du classique belle-mère, mais je me crispe déjà, sachant tout le flot de questions qui suivront (vous essayez ? comment ? et votre appartement ? il est pas trop petit ? etc etc). Tous les deux, nous piquons du nez en bredouillant des vagues : "oui, oui, un de ces jours... ". Mais Bonne Maman a beaucoup trop envie de partager notre désir d'enfant et d'en discuter avec nous. Elle nous demande alors si nous laissons faire la nature, ce qui est la façon pudique de savoir si nous avons arrêté la contraception. Bon, c'est ma limite. La conception et les essais de bébé font partie de mon jardin secret, et je lui dit gentiment : "C'est un peu intime, Bonne Maman".

Résultat : elle le prend très mal, comme une attaque personnelle, se sent rejetée. Trois jours après, elle appelle son fils à 9h du matin parce qu'elle ne l'a toujours pas digéré. J'espère que cela ne lui a pas donné 3 nuits d'insomnies.

Franchement, il n'y a qu'une personne qui sait que j'ai arrêté la pilule depuis un mois et demi, c'est une amie très chère qui me connaît depuis 15 ans. Je n'en ai pas parlé à ma mère. Je veux le garder pour nous deux. Pour moi, cette attente et ce suspense appartiennent au couple. Pas question qu'on me scrute en se demandant si nous y sommes arrivés. Et Bonne Maman est la dernière personne à qui je souhaite parler de mes dates d'ovulation, ni de mon activité sexuelle intensive avec monsieur son fils !

(Image : Rose Mc Gowan dans "Planet Terreur" de Roberto Rodriguez)

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